Bauvin est une ville à très forte densité puisqu’elle comptabilise 5 340 habitants sur un périmètre de 4 km. Soit 1 350 habitants au kilomètre. Et pour cause : Bauvin découvre, au milieu du XIXème siècle, un trésor sous ses pieds constitué d’une forte composition de houille. Alors, outre le travail à la briqueterie et la raffinerie de la ville, on voit arriver un bon nombre d’ouvriers pour répondre aux demandes de labeur dans les fosses de la concession de la Société de Meurchin.
Ces nouveaux mineurs s’installent alors dans des granges ou hangars des fermes environnantes. Et, pour se rendre rapidement au travail, ils empruntent des chemins coupés à travers champ. Chemins, surnommées par la suite de « voyettes » que les ouvriers marqueront par une érosion à la suite de leurs pas répétés sur le sol. Ces voyettes formèrent ainsi des raccourcis non négligeables après une journée de labeur de 12 à 15 heures pour les femmes et hommes et de 8 heures pour les enfants de plus de 8 ans.
Et, lorsque Bauvin construira les corons de sa cité Sainte-Barbe, ses ouvriers/mineurs marquerons de leurs pas des nouvelles « lignes de désir » dans la zone urbaine. Ces lignes deviendront officielles par leurs terrassements et leurs appellations en noms de chemins ou de sentiers qui coupent les voix urbaines en de judicieux raccourcis. Il suffit de regarder le plan de la ville pour en découvrir un nombre très important, résultant du patrimoine ouvrier et minier de la ville.
L’un d’entre eux, nous mène directement vers une étrange statue. Il s’agit d’une silhouette de Lion sculptée dans 7 620 tonnes de diabas aux gigantesques dimensions de 1.5 mètres de hauteur, 1.45 mètres de largeur et 2.60 mètres de longueur.
Bref, une belle pièce, créé en 1938 par l’artiste allemand Schmoll sur commande des anciens combattants pour ornementer l’entrée du cimetière de 3000 soldats bavarois tombés en Roumanie lors de la grande guerre.
La sculpture terminée à la déclaration de la seconde guerre mondiale, elle est entreposée à Munich. Il faudra attendre 1965 pour que le gouvernement décide de l’envoyer dans un cimetière allemand de Carvin. Mais, pour un problème de transfert ferroviaire, la bête est définitivement installée à Bauvin en 1971 en hommage aux résistants Bauvinois …
Sophie CHICHE - Guide Conférencière - Office de Tourisme de Seclin