Issue de l’étymologie « Wendin » du nom du seigneur propriétaire des terres et de « Villa » signifiant « village » en latin, Vendeville s’est baptisé de ce nom depuis le XIIIème siècle.
La ville, aux terres fertiles, se développe sur un plateau tellement plat que l’horizon s’y confond très souvent entre terre et ciel. Plateau convoité au point d’y installer un aérodrome durant la seconde guerre mondiale qui se transformera ensuite en un aéroport international dans la ville voisine.
C’est en 1955 que le territoire s’inflige une immense cicatrice de deux fois deux voies dans la sens Lille-Paris. Ce stigmate de l’A1 coupera pour toujours la commune en deux parties d’est en ouest. La moyenne de 60 000 véhicules l’empruntant tous les jours aurait pu la transformer en un calvaire si un miracle n’y était survenu. Cette action de grâce viendra, en 1927, de Jeanne DYPERSIN qui, guérie miraculeusement d’une grave maladie après une neuvaine, choisit l’église de la plus petite commune du territoire pour lui offrir une statue de Sœur Rita de Cascia canonisée sous le nom de sainte Rita par le pape Léon XIII.
Il est vrai que notre Sainte, née en 1381 en Italie, sous le nom de Marguerite MANCINI, souhaitait plus que tout entrer dans les ordres. C’était sans compter sur un père autoritaire qui la maria de force à un homme violent et vaniteux. De cette union naitront des jumeaux qu’elle aura beaucoup de peine à élever tant elle dut subir les coups et injures de son époux. Vivant de menus larcins, il sera assassiné sous des supplices aussi morbides que son existence. Après sa mort, Marguerite entre enfin dans les ordres sous le nom de Rita. Servante du seigneur, la croyance dit qu’elle s’appliquait à intercéder auprès du christ l’obtention des grâces demandées par la population. Ceci jusqu’à sa mort à l’âge de 76 ans.
Vendeville se transforme alors par la présence de la statue de la sainte et des grâces obtenues dans son église Saint-Eubert. Un pèlerinage rayonne au point que l’Abbé DUMORTIER demandera et obtiendra une relique de la sainte venant de la basilique de Cascia où elle repose dans la région de l’Ombrie en Italie
C’est la consécration. On y vient de partout pour implorer la Sainte des causes désespérées. Les cierges dédiés à son culte sont réservés par manque de place sur les chandeliers. En 1955, un vif intérêt populaire ira même jusqu’à devoir refuser de nouveaux exvoto après les 250 déjà installés sur les murs de l’édifice en offrande pour une prière exaucée.
En 2017, une moyenne annuelle de 120 000 personnes visite l’église. Face à ce succès, Monsieur Philippe HOLVOOTE, maire de la commune à cette époque, souhaita valoriser ce patrimoine en se rapprochant des Villes Sanctuaires de France. Le but est d’y développer l’accueil des pèlerins dans un pôle religieux sur une parcelle du presbytère en créant tout autour un jardin de prière. Le pèlerin en quête de spiritualité y trouverait le gîte, une écoute et profiterait d’ateliers et d’expositions dédiées au culte.
La première étape se concrétise en Mai 2019 par l’accord de Monseigneur ULRICH de l’évêché de Lille, de reconnaître le pèlerinage de sainte Rita en Sanctuaire Sainte-Rita.
Monsieur Ludovic PROISY, maire actuel de Vendeville ainsi que Monsieur le Recteur, le Père FRANÇOIS, continuent de porter ce projet.
En voulant rejoindre les 20 villes sanctuaires de France, dont 8 inscrites ou en cours d’inscription au patrimoine mondiale de l’UNESCO, Vendeville souhaite entrer définitivement dans la cour des grands noms des villes reconnues pour sa bienveillance, son entraide et respect dans la spiritualité.
La candidature du Sanctuaire de Vendeville est en cours de labellisation. Espérons un avis favorable pour le développement du tourisme spirituel sur la commune et, bien entendu, sur le territoire de la MEL.
Un grand merci à Madame Rita WAYMEL, ex conseillère municipale, de son aide dans la rédaction de cet article et à Monsieur Vincent LOISEL pour son remarquable travail de recherche historique de Vendeville.
Sophie CHICHE – Guide conférencière – Office de Tourisme de Seclin