HOPLIN était la première cité reconnue avant que son hameau « ANCONNA » signifiant « Courbe de la Deûle » en celte, lui soit rattaché. HOPLIN signifiant alors OP : terre en position surélevée et LIN : Eau ou Lac.
Il faudra attendre 1950 pour que les terres se réunissent et prendre le nom d’HOUPLIN-ANCOISNE.
D’ailleurs, lorsque vous visiterez cette ville, vous remarquerez qu’elle possède deux monuments aux morts de la Grande Guerre situés auprès des deux églises : « Notre Dame de Lourde », construite en 1901, sur les terres d’Ancoisne et « Saint-Martin » construite sur les terres d’Houplin.
Au IVème siècle, Martin, jeune appelé de l’armée romaine, est cantonné avec sa garnison à Amiens. Un soir d’hiver particulièrement rigoureux, alors qu’il rentre dans sa chambrée, il croise, sur son chemin, un mendiant transi de froid. Notre Martin coupe alors sa chape en deux pour en offrir une moitié au mendiant.
Rentré chez lui durant la nuit, Dieu lui apparaît vêtu de la moitié de sa chape. C’est le début de sa vocation jusqu’à en devenir évêque de Tours.
Son patronyme deviendra celui du Saint protecteur des drapiers. Le savoir-faire millénaire en draperie, filature et textile a baptisé un bon nombre de villes ou de lieux de culte du nom de Saint-Martin sur l’ensemble de notre région.
Notre charmante église, classée monument historique en 1966, est construite dès le XIIème siècle sur les plans d’une Halle Kerke ou Église-Halle.
Au XVIIIème siècle, face à l’augmentation de fidèles, les chanoines décident de percer le vaisseau central de deux bas-côtés. Le clocher initial est détruit pour installer le nouveau, tout en ardoise, à l’ouest de l’édifice.
Outre les trésors qu’assemblent le lieu, ce qui frappe nos regards sont les poutres.
D’abord, celle, côté nord de l’édifice, récupérée d’une ancienne paroisse, qui porte, en bas-relief, l’inscription en chiffres romains de l’année de naissance de Jeanne-d ’Arc.
Et puis, autour de l’autel central, nos regards sont surpris par ces étranges têtes en saillie des poutres.
En effet, pour combler les extrémités des pièces de bois clouées sur les courbes des charpentes, on décide de les décorer de sculptures représentant des têtes d’anges, de saints et même de riches bourgeois mécènes de la construction de l’édifice.
Aussi appelés « corbeaux », ils sont très répandus lors des constructions d’églises dès le XVème siècle. Devenus rare au fil du temps, nos chers corbeaux représentaient une précieuse valeur pour les moines de ces petites églises. Au point que certains d’entre eux, pour renflouer les caisses des offices, cédèrent aux propositions d’achat des amateurs d’antiquités à l’affut de ces originalités.
Il est donc possible, aujourd’hui, que certains « corbeaux » de nos églises du Mélantois, prônent dans les salons des riches propriétaires de notre planète.
Sophie Chiche - Guide Conférencière - Office de Tourisme de Seclin.