La cloche de l'Hotel Echevinal de Noyelles les Seclin

 

En ce week-end Pascal, penchons-nous sur la cloche de l’hôtel Échevinal de Noyelles-lez-Seclin (celui-ci est classé Monument Historique depuis 2013).

Cloche de l'Hotel Echevinal, crédit photo Seclin Tourisme
Cloche de l'Hotel Echevinal, crédit photo Seclin Tourisme

Remontons à l’époque des Comtes et Comtesses de Flandre, où, dès le XIème siècle, l’octroi des chartes communales ou chartes urbaines par les Comtes et Comtesses de Flandre offrait l’émancipation des communes. On créait alors une communauté de 16 échevins, 12 nommés par le Comte et 4 par l’église. Ce conseil, présidé par le « Mayeur », le seigneur élu autorité sur les terres communales, avait pour droit accordé de l’exercice de

la justice, la sécurité collective, le contrôle du commerce et des taxations qui en découlent.

Ancien plan de Noyelles les Seclin, crédit photo Seclin Tourisme
Ancien plan de Noyelles les Seclin, crédit photo Seclin Tourisme

 

Depuis la révolution française, les titres ont changé pour « Agents municipaux » puis « Conseillers municipaux » et « Maire ».

A Noyelles-lez-Seclin, l’exercice de l’assemblée des échevins, se déroulait un vendredi sur deux, dans un « cabaret » de la ville, ancien nom donné aux estaminets pour y boire un coup et converser.

Ceci jusqu’à une ordonnance de 1770 qui interdit d’administrer la justice dans des cabarets et oblige la construction d’un hôtel de Bailli ou hôtel Échevinal.

On fit donc construire l’hôtel échevinal de la commune qui servira d’assemblée pour les échevins, de palais de justice, de prison et de contrôle du commerce et taxations.

 

Lors de la construction de l’édifice, « le droit de cloche » constitue un attribut de la commune au même titre que la décision d’emprisonnement ou le droit de lever les impôts. Ce droit permet également de régler les horaires de travail des ouvriers ou d’avertir la population des dangers qui pourraient survenir. 

Hotel Echevinal actuel, crédit photo Seclin Tourisme
Hotel Echevinal actuel, crédit photo Seclin Tourisme

Il faut donc des fonds pour construire la cloche de la commune. Ce sont les manants, riches fermiers des terres seigneuriales, qui ont demandé au seigneur Louis Séraphin de Chambge (1732-1797), petit-fils de Séraphin de Chambge (1622-1697), lui-même issu d’une famille bourgeoise tournaisienne qui sera décoré du titre de chevalier par Philippe II d’Espagne et mayeur de la commune.

 

Louis Séraphin de Chambge accepta volontiers la demande à la condition que les riches manants offrent la corde. Précisons que cette décision fut mise en valeur en 1981 par de la création du géant de la commune.

 

Nous terminerons notre histoire par les singulières destinées de notre famille de Chambge : A commencer par le grand-père, Séraphin de Chambge, qui prêtera serment au roi Louis XIV et rédigera les articles de capitulation de la Flandre espagnole.

Le petit-fils, Louis-séraphin de Chambge (notre géant),

mourra à Brugge après sa fuite lors de la révolution française. Quant à Pierre-Joseph de Chambge (1733-1797), cousin de Louis-Séraphin Général de division de la révolution française, son nom sera gravé sur l’arc de triomphe à Paris.

 

 

 

Sophie CHICHE – Guide conférencière – Office de Tourisme de Seclin & Environs